Q : Comment facturer mes services ? R : Au mot.

 

Cette série d’articles présente différents modèles de facturation possibles comme travailleur autonome, leurs avantages et leurs inconvénients, ainsi que des conseils pratiques.

 
 

« Plus c’est long, plus c’est cher » : voilà une façon simple de résumer la facturation au mot, un modèle de tarification courant en rédaction et en traduction. Même si son taux ressemble à de la petite monnaie, cette méthode permet aux gens organisés et performants d’amasser discrètement une fortune insoupçonnée. En voici le fonctionnement.

Avantages de facturer au mot

Dissocie les heures travaillées de la rémunération

Avec la facturation au mot, on multiplie le nombre de mots total d’un texte par un tarif unitaire.

Le temps requis pour accomplir le travail n’influence aucunement le prix — il n’y a que la longueur qui compte. Vos revenus ne dépendent pas des heures passées au clavier, mais plutôt du volume de textes que vous pouvez produire pendant ce temps.

Vous souhaitez gagner plus de 100 000 $ par année en rédaction professionnelle ? Livrez chaque mois une trentaine d’articles de 500 mots au tarif de 56 ¢ le mot. Ça représente un texte et demi par jour ouvrable.

Il est courant d’offrir un tarif au mot « standard », puis de l’ajuster en fonction des exigences particulières d’un texte. Par exemple, un projet pourrait nécessiter une entrevue (ou plusieurs), la lecture d’un document volumineux et des recherches approfondies, ou encore une livraison dans de courts délais.

S’ajuste automatiquement selon la longueur des textes

En respectant un « budget-mots » préétabli, vous pouvez estimer avec précision le coût d’un mandat. Votre client demande des ajouts après la première ébauche ? Le décompte de mots augmente — et votre rémunération aussi. Ce mécanisme vous protège contre le scope creep, tous ces petits extras qui s’empilent sournoisement.

Inconvénients de la facturation au mot

Nécessite des textes d’une certaine uniformité

Pouvez-vous rédiger un texte de 250 mots quatre fois plus vite qu’un de 1 000 mots ? Probablement pas, puisqu’un minimum de recherche est à prévoir, peu importe le format.

Il faut aussi davantage de temps pour écrire un article scientifique de 750 mots sur la gravité quantique ou la magnétohydrodynamique qu’un de longueur équivalente portant sur le budget familial. À moins de s’intéresser à des sujets de lecture pour le moins particuliers.

Risque de quantité au détriment de la qualité

Si vous êtes payé au mot, c’est facile de tomber dans le piège d’écrire pour ne rien dire. De répéter la même chose, encore et encore. D’hésiter à couper des passages superflus. Exactement comme le fait ce paragraphe-ci. De penser à l’argent plutôt qu’à l’objectif : être utile et pertinent.

Heureusement, ça n’arrivera pas. Vous respectez vos clients pour le travail qu’ils vous confient et vos lecteurs pour l’attention qu’ils vous accordent.

Conseils pratiques

  • Définissez clairement les paramètres du projet. Combien de rondes de corrections sont incluses ? Si un client déroge de son brief et vous demande de retirer un paragraphe au complet, calculez-vous ces mots perdus ?

  • Prévoyez un tarif qui englobe l’ensemble du travail effectué. En plus de la rédaction, vous devez consacrer du temps à la recherche, aux courriels et à organiser des entrevues, peu importe le décompte final.

La facturation au mot pourrait s’avérer le bon choix si vous travaillez rapidement, que vous rédigez un grand nombre de textes dont la longueur ou les sujets sont similaires et que vous souhaitez augmenter vos revenus potentiels sans courir trop de risque. Faites-le test en calculant votre taux horaire effectif - ce que vous auriez gagné si vous aviez facturé vos projets « à l’heure » pour en avoir le cœur net !