Les 8 règles d’écriture selon Neil Gaiman

 
 
 

Avez-vous déjà lu American Gods, Sandman ou L’Océan au bout du chemin ? Si oui, vous savez à quel point l’auteur Neil Gaiman est passé maître dans l’art de ficeler les mots pour donner vie à des univers captivants et à des personnages attachants. Son style bien à lui repose sur huit commandements dont la sagesse s’applique à bien d’autres domaines que la seule fiction. Les voici, ainsi que la façon dont ils peuvent enrichir la rédaction de contenu.

Règle 1 : Écrivez.

Il n’existe aucun raccourci. C’est en écrivant qu’on fait avancer un projet, qu’on le livre, qu’on le facture, qu’on paie les comptes et qu’on vit. Puis, on apprend et on se développe un peu plus avec chaque nouveau mandat.

Règle 2 : Assemblez les mots un à la fois. Trouvez le bon, puis écrivez-le.

Tous les mots dont on a besoin se trouvent dans le dictionnaire : il suffit de les mettre dans le bon ordre. Quand ça bloque et qu’on n’arrive pas à repérer le mot juste, on peut glisser un bouche-trou temporaire du genre [QUELQUECHOSE] pour ne pas freiner son élan. On pourra y revenir plus tard.

Règle 3 : Terminez ce que vous écrivez. Peu importe ce que vous devez faire pour y parvenir, faites-le.

Je n’entame un nouveau projet qu’une fois que j’ai toute l’information en main. J’en rédige le premier jet dans une seule séance d’écriture, sans distractions et sans interruption. Chaque date de tombée est honorée, peu importe les imprévus.  

C’est bien moins angoissant de progresser un article à la fois comme ça plutôt que de jongler avec une douzaine de textes incomplets.  

Règle 4 : Mettez ça de côté. Lisez-le comme si vous ne l’aviez jamais lu auparavant. Présentez-le à des amis dont vous respectez l’opinion et qui aiment ce genre de choses.

Lorsque le temps le permet, j’aime attendre au lendemain avant de réviser, de peaufiner et de livrer un nouveau texte. Une nuit de sommeil offre juste assez de recul pour repérer les tournures malhabiles et les fautes sournoises. Tant que la confidentialité ne pose pas problème, c’est une bonne idée de présenter son texte en avant-première à des proches qui correspondent au profil du lecteur.

Règle 5 : Souvenez-vous que lorsque des gens vous disent que quelque chose cloche, ils ont presque toujours raison. Lorsqu’ils vous disent exactement ce qui cloche et comment le corriger, ils ont presque toujours tort.

Les impressions générales sur un texte — absence de fil conducteur, rythme irrégulier, ton ennuyeux — ont beaucoup de valeur. On peut alors chercher des solutions pour y remédier.

Inversement, suivre aveuglément des directives hyper spécifiques du genre « déplacez ce paragraphe-ci en premier » ou « remplacez cette phrase par celle-ci » produit trop souvent des horreurs frankensteinesques à la trame narrative confuse. Si on n’en préserve pas la vision d’ensemble, un excellent texte peut ainsi mourir à petit feu.

Mais puisqu’ultimement, c’est le client qui paie, il faut parfois choisir ses batailles.

Règle 6 : Corrigez-le. Mais souvenez-vous qu’un jour ou l’autre, avant d’atteindre la perfection, vous devrez lâcher prise et commencer un nouveau projet. La perfection, c’est comme essayer d’attraper l’horizon. Continuez d’avancer.

Ça rappelle ces paroles de Léonard de Vinci : « Une œuvre n’est jamais terminée, seulement abandonnée. » On peut toujours relire, réviser, perfectionner et retravailler un texte. Mais il faut reconnaître quand ça répond aux besoins et aux attentes, livrer la marchandise et passer au projet suivant.

ChatGPT a beaucoup à apprendre sur l’humour des humains…

Règle 7 : Riez de vos propres blagues.

Quand ça s’y prête, pourquoi pas ? Le caractère universel de l’humour en fait un outil habile pour ajouter de la valeur au contenu. En bonus : l’intelligence artificielle n’est pas particulièrement douée pour ça (du moins, pas pour l’instant).


 

Règle 8 : La plus grande règle en écriture, c’est que si vous rédigez avec suffisamment de confiance en soi, vous pouvez faire ce que vous voulez. (C’est peut-être vrai dans la vie aussi. Mais ça l’est assurément en écriture.) Écrivez votre histoire comme elle se doit. Rédigez-la avec honnêteté et en y mettant le meilleur de vous-même. Je doute qu’il y ait d’autres règles. Du moins, pas qui ont de l’importance.

Ouf, ça en fait beaucoup. Mais voilà ce qu’on peut en retenir : « Ayez confiance en vous et faites de votre mieux ». N’est-ce pas, ni plus ni plus moins, ce à quoi on s’attend des professionnels ?